Baignade dans la Seine : pourquoi réutiliser l’eau reste interdit
À Paris, se baigner dans la Seine est désormais possible. Une eau « moyennement propre », selon les normes européennes. Pendant ce temps, des eaux traitées, parfois jusqu’à 300 fois plus propres, ne peuvent pas arroser un jardin ou laver une rue. Une incohérence qui interpelle.
La Seine : ouverte aux nageurs, malgré les bactéries
Depuis quelques semaines, les Parisiens peuvent enfin plonger dans le fleuve. Sur certains sites, l’eau contient jusqu’à 619 colibacilles pour 100 mL, classant la Seine comme « moyennement propre ». Pourtant, elle est jugée « suffisante pour la baignade ».
Une eau ultra-propre… mais interdite
À Sète, une station pilote produit une eau « REUSE A+ ». Après traitement, E. coli et entérocoques sont quasi inexistants, la turbidité est faible, et les matières en suspension presque nulles. Cette eau pourrait arroser des parcs ou nettoyer des bateaux… mais la réglementation l’interdit, simplement parce qu’elle provient d’une station d’épuration.
« Une eau propre reste une eau propre, quelle que soit son origine », résume ACQUA.ecologie. Et pourtant, l’usage de cette ressource est bloqué par des textes conçus pour un autre temps.
Technologie et sécurité : un contrôle strict
Des systèmes comme FAST® ou BioBarrier® permettent un suivi continu, garantissant la qualité et la sécurité de l’eau recyclée. Chaque goutte est analysée, stérilisée et suivie. L’eau recyclée moderne n’a rien à envier à celle d’un lac ou d’une rivière.
Une question politique et culturelle
Alors pourquoi cette asymétrie ? Les experts pointent des freins culturels et politiques, plus que techniques. Le débat n’est plus scientifique : il est question de confiance, de perception et de modernisation des lois.
Réutiliser l’eau : une urgence écologique
Face aux sécheresses, aux restrictions et aux tensions sur l’eau, refuser de réutiliser une ressource propre est un luxe que la planète ne peut plus se permettre. La transition vers une gestion circulaire et durable de l’eau est possible, les technologies existent… il manque seulement une décision politique claire.
À l’heure où chaque goutte compte, n’est-il pas temps de reposer les bases : une eau propre est une eau propre, peu importe d’où elle vient.
L’urgence climatique impose de revoir nos règles.
L’eau réutilisée, c’est de l’eau économisée.
L’écologie ne peut plus attendre que la politique se décide.

